Coupe du Monde - Le bilan des joueurs à suivre : ils ont déçu

23/12/2022

Avant le lancement de la Coupe du Monde 2022, nous vous proposions une liste de joueurs à suivre. Nous en avions choisi un pour chaque nation et les avons suivi durant toute la compétition.Voici le bilan des joueurs qui nous ont plutôt déçu.

Akram Afif (Qatar)

Poste : attaquant

Âge : 26 ans

Club actuel : Al-Sadd Sports Club Doha (Qatar Stars League)

Âgé de 26 ans et affichant déjà une solide expérience internationale (plus de 80 sélections), Akram Afif était une exception dans notre liste de talents à suivre pour cette Coupe du Monde 2022, laquelle s’est plutôt tournée vers de jeunes joueurs à fort potentiel de progression. Si nous avions retenu l’attaquant d’Al-Sadd Doha malgré son profil différent, c’était avec la curiosité de le voir évoluer au top niveau mondial, lui qui avait brillé durant la Coupe d’Asie des Nations en 2019 remportée par le Qatar. Akram Afif y avait délivré dix passes décisives, permettant à son compère d’attaque Almoez Ali de terminer meilleur buteur de la compétition.

124 matchs et 78 buts avec Al-Sadd depuis 2018

Cette Coupe du Monde “à la maison” était aussi pour lui l’occasion de se rappeler au bon souvenir des scouts européens qui avaient pu l’observer durant sa formation au FC Séville, mais aussi lors de ses passages au KAS Eupen et au Sporting Gijón entre 2015 et 2018. Revenu au Qatar depuis quatre saisons, il a disputé 124 matchs et marqué 78 buts avec Al-Sadd et se posait comme un acteur majeur de sa sélection.

Un match d'ouverture difficile

Sans surprise, Akram Afif a disputé l’intégralité des trois matchs du Qatar face à l’Équateur, au Sénégal et aux Pays-Bas. Mais à l’image de son équipe, il a eu bien du mal à s’exprimer durant ces trois rencontres, qui se sont soldées par autant de défaites. Aligné sur la gauche d'une formation organisée en 3-4-3 lors du match d'ouverture face à l'Équateur, il a été l'un des seuls qatariens à répondre présent dans l'engagement et la concentration, même s’il s’est fait surprendre par la montée de Preciado, passeur décisif pour Valencia sur le deuxième but équatorien.

Un jeu trop brouillon

Malgré un joli ratio de passes réussies (94%), ses prises de risques ont été trop brouillonnes pour déstabiliser la défense adverse (9 ballons perdus). Passé sur le côté droit en seconde période, il a semblé un peu perdu dans ce système de jeu. Le passage en 3-5-2 sur les deux autres matchs contre le Sénégal et les Pays-Bas lui a un peu mieux convenu. À nouveau associé à Almoez Ali, il a retrouvé ses repères, même s’il n’a pas connu plus de réussite avec encore beaucoup de ballons perdus (13 et 17) sur ces deux rencontres. Au final, on n’a pas vu le meilleur d’Akram Afif durant cette Coupe du Monde aussi frustrante pour lui que pour sa sélection.

Diogo Costa (Portugal)

Poste : gardien

Âge : 23 ans

Club actuel : FC Porto (Primeira Liga)

Unique gardien de but de notre liste, Diogo Costa est un enfant du FC Porto, où il a fait toutes ses gammes jusqu’à s’imposer en équipe fanion au début de la saison 2020-2021. À seulement 23 ans, le natif de Rothrist (Suisse) affiche déjà un solide palmarès. Passé par toutes les sélections portugaises de jeunes (67 sélections au total), il a remporté l’Euro U17 en 2016, l’Euro U19 en 2018 et la Youth League en 2019 ! Également champion du Portugal ces deux dernières saisons, il a effectué ses début internationaux le 10 octobre 2021 lors d’un match amical face au Qatar.

L'erreur qui aurait pu coûter cher face au Ghana !

D’abord doublure de l’emblématique Rui Patricio, il a poussé son ainé sur le banc depuis le printemps 2022. Titulaire à l’occasion des barrages de la Coupe du Monde face à la Turquie et la Macédoine du Nord, brillant en Champions League avec son club cet automne, il arrivait à la Coupe du Monde avec une belle dose de confiance malgré son inexpérience au plus haut niveau international. Lors du premier match remporté 3-2 face au Ghana, Diogo Costa n’avait pas grand chose à se reprocher sur les deux buts encaissés. Avec 1 arrêt effectué et des relances précises, il a livré une prestation sérieuse mais s’est montré coupable d’une grossière erreur qui aurait pu coûter la victoire à son équipe en toute fin de match. Oubliant Osman Bukari dans son dos au moment de relancer un dernier ballon au pied, il s’est fait surprendre par l’attaquant ghanéen et n’a dû son salut qu’à une glissade de ce dernier.

Solide contre l'Uruguay et la Corée du Sud

Un avertissement sans frais qu’il a réussi à faire oublier avec un deuxième match convaincant contre l’Uruguay. Malgré une nouvelle relance hasardeuse contrée par Federico Valverde peu après l’heure de jeu, Diogo Costa a réalisé deux arrêts décisif face à Bentencur (32e) et De Arrascaeta (79e). Egalement bien aidé par son poteau sur une frappe de Gomez à la 75e, il a gardé sa cage inviolée dans cette rencontre qui a permis au Portugal de valider sa qualification pour les 8es de finale. Lors du troisième match contre la Corée du Sud, il s’est montré vigilant sur une belle frappe de Heung-Min Son juste avant la pause et a récidivé sur une situation similaire face à In-Beom Hwang en seconde période (67e). Auteur de 4 arrêts au total dans cette partie, il ne pouvait rien sur les deux buts encaissés.

Une relance hésitante contre la Suisse

Face à la Suisse en 8e de finale, il n’a eu qu’un arrêt à faire dans un match ultra dominé par le Portugal, mais celui-ci s’est avéré décisif puisqu’il a empêché l’égalisation de Xherdan Shaqiri sur coup franc à la demi-heure de jeu ! Auteur de 31 relances pied dans cette rencontre, il n’en a réussi que 17 (55%), affichant son plus mauvais ratio de la compétition sur ce match.

Sortie manquée face à En-Nesyri

Une imprécision qu’il a en partie réussi à gommer face au Maroc en quart de finale (86% de passes au pied réussies), une relance ratée après avoir intercepté un centre de Ziyech offrant un corner aux Marocains la 21e. Attentif sur une tentative de Sofiane Boufal (35e), il s’est fait devancer dans les airs par Youssef En-Nesyri juste avant la pause sur l’ouverture du score marocaine. Une erreur qui a coûté très cher à son équipe puisqu’elle n’est jamais parvenue à égaliser par la suite malgré sa domination dans le jeu. Ni sa belle intervention sur un coup-franc de Ziyech (49e), ni son face à face remporté devant Zakaria Aboukhlal en toute fin de rencontre n’ont pu faire oublier son intervention ratée de la fin de première période malgré l’exceptionnelle détente d’En-Nesyri. Diogo Costa a donc quitté cette Coupe du Monde sur une fausse note et laissé une impression mitigée. Solide sur sa ligne, il a montré une certaine fébrilité au pied et sur sa sortie ratée.

Brennan Johnson (Pays de Galles)

Poste : ailier droit

Âge : 21 ans

Club actuel : Nottingham Forest (Premier League)

Parmi les acteurs majeurs de la remontée de Nottingham Forest en Premier League la saison dernière (46 matchs, 16 buts, 9 passes décisives), Brennan Johnson s’est imposé à seulement 21 ans comme un joueur incontournable du club de sa ville natale. Auteur de 15 matchs (2 buts) dans l’élite anglaise depuis l’entame de la saison, titulaire lors des trois matchs du Pays de Galle précédent la Coupe du Monde, il semblait évident que ce joueur offensif polyvalent, mais le plus souvent aligné comme ailier droit, allait avoir sa chance durant cette Coupe du Monde 2022.

Trois entrées en jeu

Cela a été le cas, même si Brennan Johnson n’a pu s’exprimer qu’en sortie de banc durant les trois matchs de son équipe dans le Groupe B. Entré en jeu à la 79e minute à la place de Neco Williams lors du premier match face aux États-Unis, il a vu son équipe égaliser dans la foulée. Positionné sur le côté droit du 3-5-3 gallois, il s’est signalé par une percée qui aurait pu faire basculer le match à la 89e minute. Trouvé en profondeur par Kiefer Moore Brennan Johnson s’est présenté sur la droite du but américain, mais dans une position excentrée sa tentative était trop centrée pour tromper Matt Turner qui s’est interposé.

Trop peu influent contre l'Iran

Appliqué et discipliné, il a bien assuré son repli défensif dans une fin de match hachée par de nombreux arrêts de jeu en raison des crampes ressenties par plusieurs joueurs des deux équipes. Le contexte n’était guère plus favorable pour lui quand il a remplacé Conor Roberts à la 57e minute du deuxième match contre l’Iran. Au sein d’une équipe dominée, il n’a jamais pu se mettre en évidence et a eu très peu d’influence (0/1 tir cadré, 0/5 duels gagnés, 0/1 dribble réussi, 0/1 centre réussi). Idem lors du troisième match face à l’Angleterre. Entré en jeu dès le retour des vestiaires à la place de Gareth Bale, il a assisté impuissant aux trois buts anglais et a touché très peu de ballons (seulement 3 passes et 3 dribbles effectués pour 1 tir non cadré).

89 minutes frustrantes

Les 89 minutes de temps de jeu total de Brennan Johnson durant cette Coupe du Monde ne lui ont pas permis d’exprimer les qualités qu’il affiche avec son club. Son entrée en jeu face aux États-Unis offrait pourtant de belles perspectives, mais dans des contextes plus difficiles contre l’Iran et l’Angleterre il n’a pas réussi à changer le cours de ces matchs au sein d’une équipe trop limitée pour espérer mieux.

Andreas Skov Olsen (Danemark)

Poste : ailier droit

Âge : 23 ans

Club actuel : Club Bruges (Jupiler League)

Le grand public français a découvert Andreas Skov Olsen avec une certaine stupeur au lois de septembre dernier. Il faut que le natif d’Hillerød avait fait bien des misères à la défense française en Ligue des Nations. Aligné le côté droit d’une attaque à trois, le joueur âgé de 22 ans avait mis en difficulté la défense française en se montrant très percutant et avait même inscrit le premier but de son équipe. Du côté des recruteurs, cela fait déjà un petit moment que son nom circule et qu’il est observé de près.

Recruté par Bologne en 2019

Formé au FC Nordsjalland, Andreas Skov Olsen y a effectué ses débuts professionnels à seulement 17 ans en 2017. Ses deux premières saisons ont été plus que prometteuses avec 27 buts et 7 passes décisives en 51 matchs ! Également brillant avec les sélections de jeunes danoises (4 buts en 10 sélections avec les U19,9 buts en 18 sélections avec les U21, ndlr), il a tapé dans l’oeil des scouts du FC Bologne qui ont réussi à l’attirer dans le Nord de l’Italie durant l’été 2019. Pouvant évoluer comme sur le côté droit d’un milieu à 4, voire même comme piston, l’international danois a également déjà évolué comme deuxième attaquant, mais c’est clairement au poste d’ailier droit dans une attaque à trois qu’il est à son aise. C’est principalement dans cette position qu’il a évolué durant ses 25 sélections avec les A Danois (8 buts), et durant les trois saisons qu’il a passé en Série A.

Dans le viseur des Spurs

Auteur de 71 matchs avec Bologne, Andreas Skov Olsen n’y a pas connu une grande réussite sur le plan comptable (3 buts, 5 passes décisives). Transféré au FC Bruges durant le mercato hivernal 2022 pour un montant de 6,4 millions € légèrement supérieur à celui de 2019 (6 millions €), il s’y est particulièrement bien acclimaté en Jupiler League comme en Champions League (38 matchs, 14 buts, 13 passes décisives), voyant sa valeur marchande monter en flèche (20 millions € avant la Coupe du Monde, ndlr à) comme l’intérêt de top clubs européens, notamment les Spurs de Tottenham.

Aucun tir tenté contre la Tunisie

Tous les ingrédients étaient donc réunis pour qu’Andreas Skov Olsen intègre notre liste de joueurs à suivre pour cette Coupe du Monde 2022. Une compétition qu’il a débuté au poste de deuxième attaquant en duo avec Kasper Dolberg lors du premier match face à la Tunisie. Dans ce rôle qu’il n’a que rarement occupé depuis ses débuts professionnels, il n’a jamais semblé en mesure de faire basculer cette première rencontre face à la solide défense tunisienne. Symbole criant de son échec sur cette rencontre, il n’a tenté aucun tir durant les 65 minutes qu’il a passées sur le terrain avant d’être remplacé par Jesper Lindström.

Absent contre la France

Ses autres stats sur cette rencontre sont faméliques. 72% de passes réussies (18/25), 14 ballons perdus, 25% de duels gagnés (1/4) et 0 centres réussis sur 2 tentatives… Une contre-performance qui lui a coûté sa place pour le deuxième match contre la France, auquel il n’a pas participé, ce qui n’était pas forcément pour déplaire aux défenseurs français… Après les 3-5-2 du premier match, puis le 3-4-3 du deuxième, le sélectionneur danois, Kasper Hjulmand, a tenté un troisième système de jeu face à l’Australie en positionnant son équipe en 4-1-4-1. L’occasion de donner une seconde chance à Andreas Skov Olsen à un poste d’ailier droit plus adapté à son profil.

Des efforts pas récompensés contre l'Australie

Bien plus entreprenant que lors du premier match, le joueur du FC Bruges a provoqué l’avertissement d’Aziz Behich dès la 4e minute, avant de servir parfaitement Lindström dont la reprise a été contrée (10e), puis de tenter sa chance avec un tir non cadré (14e) et un autre contré de justesse (25e). Un début de match prometteur durant lequel il a fait preuve d’une grande implication, qui aurait même pu lui coûter un avertissement après un tacle à retardement sur Behich juste avant la pause. Malheureusement, la seconde période a été bien moins productive pour lui, malgré un nouveau tir contré à la 52e. Forcé de réagir à l’ouverture de score australienne à l’heure de jeu, Kasper Hjulmand a finalement décidé de remplacer Andreas Skov Olsen pour Robert Skov à la 69e.

Une Coupe du Monde ratée

Un choix qui n’a pas été payant puisque le Danemark n’a jamais réussi à revenir dans cette partie et s’est ainsi fait éliminer par les Socceroos. A l’image de son équipe, Andeas Skov Olsen a réalisé une Coupe du Monde bien en dessous des attentes placées en lui. Malgré tout sa saison 2022-2023 connaîtra un nouveau temps fort avec les 8es de finale de la Champions League qui opposera son club au Benfica Lisbonne au mois de février. Avec un Skov Olsen retrouvé ? C’est tout ce qu’on lui souhaite.

Nicola Zalewski (Pologne)

Poste : latéral gauche

Âge : 20 ans

Club actuel : AS Roma (Série A)

Malgré première sélection obtenue en septembre 2021 avec les A polonais, Nicola Zalewski était loin de pouvoir prétendre participer à sa première Coupe du Monde il y a un an. Au printemps 2022, le jeune et polyvalent latéral gauche n’avait d’ailleurs pas été retenu pour disputer le barrage contre la Suède, se contentant alors de la sélection espoirs avec laquelle il participait aux éliminatoires de l’Euro U21. Cantonné au banc de touche de son club formateur de l’AS Roma après avoir brillé avec la Primavera lors de la saison précédente et être apparu 14 minutes en demi-finale retour de l’Europa League face à Manchester United, c’est à partir du mois de février 2022 qu’il a commencé à enchaîner les matchs et gagner la confiance de José Mourinho.

La confiance de José Mourinho

Le technicien portugais l’a aligné lors des 13 dernières rencontres de Série A et l’a systématiquement titularisé à partir des quarts de finale de l’Europa Conference League. Passeur décisif contre Bodø Glimt lors du quart de finale retour, il l’a aussi été face à Leicester lors de la demi-finale aller. La victoire en finale face au Feyenoord Rotterdam lui a permis de soulever le premier trophée majeur de sa jeune carrière à seulement 20 ans. Ses performances en club lui ont ainsi permis de se faire une place plus importante en sélection à l’occasion de la Nations League entamée au mois de juin. Cette montée en puissance a été confirmée par ses 16 apparitions en club depuis le début de l’actuelle saison et ses titularisations face aux Pays-Bas et au Pays de Galles en septembre dernier.

En difficulté contre le Mexique

Déjà suivi par de nombreux scouts pour être passé par toutes les sélections polonaises de jeunes, le natif de Tivoli, en Italie, allait forcément être observé de près pour sa première Coupe du Monde et sa place dans notre liste de 32 joueurs à suivre était loin d’être usurpée. Dans son organisation en 3-5-2, Czeslaw Michniewicz l’a titularisé au poste de piston gauche pour le premier match face au Mexique. Dans un premier match aussi équilibré que verrouillé, Nicola Zalewski a souffert défensivement face à son vis-à-vis, le Napolitain Hirving Lozano, et n’a pas été plus à son avantage en phase offensive.

Bereszynski lui a été préféré

S’il a récupéré autant de ballons qu’il en a perdu (5) et complété 92% de ses passes, il  n’a remporté que 43% de ses duels (3/7) et n’a pas réussi à peser sur son côté gauche, confondant souvent vitesse et précipitation. Déçu du rendement de son joueur, Czeslaw Michniewicz l’a remplacé par Krystian Bielik à la pause. Le passage à une défense à 4 pour les matchs suivants contre l’Arabie Saoudite et l’Argentine ne lui a pas été favorable, le profil plus expérimenté et défensif du joueur de la Sampdoria de Gênes, Bartosz Bereszynski, lui étant préféré.

Une entrée côté droit contre la France

C’est donc du banc de touche que Nicola Zalewski a assisté à la pénible qualification de son équipe pour les 8es de finale. Du banc de touche également qu’il a assisté au début du match contre la France, avant de faire son entrée en jeu à la 71e minute à la place de Jakub Kaminski à un poste de milieu droit qu’il a déjà occupé à quatre reprises avec l’AS Roma cette saison. Dès son entrée en jeu, alors que le score n’était encore que de 1-0 en faveur de la France, il s’est signalé par un dédoublement sur Matty Cash poussant Adrien Rabiot à repousser le danger d’un tacle.

Passif sur le troisième but français

Malheureusement pour lui et son équipe, Kylian Mbappé a marqué le deuxième but français dans la foulée (74e), rendant le défi polonais encore plus compliqué. Néanmoins, contrairement à la plupart de ses coéquipiers, Nicola Zalewski n’a pas baissé la tête et s’est signalé par un bon centre pour Arkadiusz Milik à la 78e, une offrande mal exploitée par l’attaquant de la Juventus. Après cette action, la Pologne n’a quasiment plus eu l’opportunité de revenir. Le Romain s’est signalé par une passe mal ajustée et envoyée directement en touche, puis par une certaine passivité défensive sur le troisième but français. Tardant à venir au soutien de Matty Cash dans un duel avec Marcus Thuram, Nicola Zalewski n’a pu empêcher la passe de ce dernier vers Kylian Mbappé, dont le tir enroulé a trouvé la lucarne gauche de Wojciech Szczesny (91e).

Un bon apprentissage

La réduction du score sur penalty de Robert Lewandowski en toute fin de rencontre n’a rien changé au sort des Polonais, qui sont sortis de cette Coupe du Monde sans avori brillé malgré leur victoire contre l’Arabie Saoudite. À seulement 20 ans, Nicola Zalewski aura probablement l’occasion de se montrer plus à son avantage avec son équipe nationale à l’avenir, mais pour cette édition 2022, ses deux bouts de matchs n’ont pas été à la hauteur de ce que l’on peut espérer de lui. Gageons tout de même que ce premier grand rendez-vous international lui aura permis de mieux appréhender le très haut niveau international.

Strahinja Pavlovic (Serbie)

Poste : défenseur central

Âge : 21 ans

Club actuel : RB Salzbourg (Austrian Bundesliga)

Formé au Partizan Belgrade où il a débuté chez les pros à 17 ans en février 2019, l’immense défenseur central (1m94) s’était engagé avec l’AS Monaco le 1er janvier 2020. D’abord prêté à son club formateur, il n’est arrivé en Principauté que lors de l’intersaison suivante, avant d’être nouveau prêté au Cercle Brugge en janvier 2021, puis une nouvelle fois au FC Bâle en février 2022. S’il n’est apparu que 12 fois sous le maillot monégasque, barré par une importante concurrence à son poste, Strahinja Pavlovic a montré en Ligue 1 de belles dispositions athlétiques, mais également des qualités dans le placement et les relances.

Une entame convaincante face au Brésil

Transféré au Red Bull Salzbourg en juillet dernier, il s’y est imposé comme un titulaire indiscutable, ce qu’il est également en sélection depuis le printemps 2021, lui qui a honoré sa première cape en septembre 2020 après avoir auparavant fréquenté toutes les sélections serbes chez les jeunes. Titulaire dans la défense à 3 privilégiée par Dragan Stojkovic, il a connu un premier match contrasté face au Brésil. Un match qu’il a débuté en dribblant Richarlison dès la 2e minute en position défensive sur le côté gauche, puis se faisant déposer par Raphinha (4e) et en récoltant un avertissement quelques instant plus tard pour une faute sur Neymar (6e). Auteur d’une belle couverture devant Raphinha (24e) et d’une interception sur une passe de Neymar (45e), il s’est montré plutôt solide en première période face à l’armada offensive brésilienne.

79%de passes réussies, 67% de duels gagnés

En début de seconde période, son tacle sur Raphinha dans la surface a sauvé la maison serbe (52e), mais il s’est montré plus laxiste dans la foulée en lâchant Neymar qui était proche de l’ouverture du score (54e). Devancé par Richarlison sur le premier but brésilien après un premier arrêt de Milinkovic-Savic, il n’était pas loin de l’égalisation quelques minutes plus tard sur deux corners consécutifs (69e et 70e), juste avant le deuxième but brésilien. Solide face à Raphinha (81e), mis en difficulté par Gabriel Jesus (86e) et enfin bien placé pour dégager son camp sur un centre de Gabriel Martinelli, Strahinja Pavolvic a achevé ce match avec 79% de passes réussies et 67% de duels gagnés.

Buteur puis blessé face au Cameroun

Avec le même ratio de passes réussies et 80% de duels gagnés, son deuxième match contre le Cameroun a également été intéressant. Passif sur le premier but camerounais marqué par Jean-Charles Casteletto, c’est lui qui a égalisé juste avant la pause d’une superbe tête croisée. Malheureusement pour lui, une douleur aux adducteurs l’a contraint quitter le terrain dès la 56e minute, ce qui n’a pas aidé son équipe qui a encaissé deux buts par la suite et concédé le match nul 3-3 après avoir mené 3-1. Rétabli pour le troisième match contre la Suisse, Strahinja Pavlovic s’est montré moins serein que sur les deux premiers matchs avec notamment 22 ballons perdus, dont un qui a directement conduit à l’ouverture du score suisse. Un centre repoussé dans les pieds de Sow qui a ensuite pu décaler Shaqiri. Malgré 11 ballons récupérés, il s’est aussi montré passif sur les deuxième et troisième but de la Nati.

Un troisième match fébrile

Avec 8 buts encaissés en 3 matchs, la Serbie a compromis ses chances dans cette Coupe du Monde. Une fébrilité défensive que Strahinja Pavlovic a incarné dans ce troisième match face à la Suisse malgré deux premières performances plutôt convaincantes. Au final, c’est la déception qui prédomine car à l’instar de son équipe il aurait pu faire beaucoup mieux.

Tariq Lamptey (Ghana)

Poste : latéral droit

Âge : 22 ans

Club actuel : Brighton & Hove Albion (Premier League)

Né à Londres le 30 septembre 2000, Tariq Lamptey a été formé à Chelsea et a porté les couleurs de l’Angleterre en U18, U18, U20 et U21, avant de finalement opter pour le Ghana durant l’été 2022. Apparu seulement à 3 reprises avec son club formateur chez les professionnels, le latéral droit au petit gabarit à rejoint Brighton & Hove Albion en janvier 2020. Il y est ensuite progressivement monté en puissance. Après avoir disputé 8 rencontres de Premier League en 2019-2020, il a débuté la saison 2020-2021 comme titulaire, mais après avoir participé à 11 des 13 premiers matchs de la saison, une blessure à un ischio l’a éloigné des terrains pendant 9 longs mois.

Première sélection face au Brésil en septembre

Ce n’est qu’à l’automne 2021 qu’il a retrouvé le terrains et commencé à enchaîner les matchs, achevant l’exercice 2021-2022 avec 30 apparitions en Premier League au sein d’une formation qui s’est finalement classée en 10e position. Des performances qui n’ont pas échappé à la fédération ghanéenne qui a convaincu le joueur d’opter pour les Black Stars avec la perspective de disputer la Coupe du Monde 2022. Tariq Lamptey a honoré sa toute première sélection face au Brésil le 23 septembre dernier et malgré un temps de jeu restreint avec Brighton depuis le début de la saison (11 matchs de Premier League pour seulement 177 minutes de jeu), il faisait bien partie de baliste ghanéenne pour se renardeau Qatar.

Un replacement défaillant contre le Portugal

Remplaçant lors du premier match face au Portugal, il est entré en jeu sur le côté droit d’une défense à 4 à la place du clermontois, Alidu Seidu, dans la foulée de l’ouverture du score portugaise, mais il n’est jamais véritablement entré dans son match (67% de passes réussies, 33% de duels gagnés, 5 ballon perdus en 24 minutes). Généreux dans l’effort offensif, mais moins dans le replacement, il a laissé le champ libre à Rafael Leão sur le troisième but portugais. Cette entrée en jeu mitigée ne l’a pas empêché d’être titularisé pour le deuxième match face à la Corée du Sud, mais là aussi il ne s’est pas montré à son avantage.

Dépassé sur son côté face à la Corée du Sud

Auteur de quelques interventions bien senties en première période, comme ce tacle sur Heung-min Son à la 13e minute et son dégagement sur le corner suivant, on l’a retrouvé pour une tentative non cadrée en début de seconde période alors que son équipe menait encore 2-0. Hélas, une perte de balle sur son côté droit a directement conduit à la réduction du score coréenne de Gue-sung Cho juste avant l’heure de jeu (58e) et c’est encore sur son côté que les Coréens sont passés quelques instants plus tard pour égaliser avec une nouvelle réalisation de Cho (61e).

Sur le banc contre l'Uruguay

Si Kudus a rapidement redonné l’avantage au Ghana (68e), Lamptey a été averti à la 73e pour une faute sur Heung-min Son, puis a finalement été remplacé par Denis Odoi à la 78e. Lors du troisième match contre l’Uruguay, Alidu Seidu lui a de nouveau été préféré pour occuper le côté droit de la défense ghanéenne et Tariq Lamptey est resté cantonné au banc de touche. Battu 0-2 par la Céleste, le Ghana a vu ses rêves de 8e de finale s’envoler. Les Black Stars ont quitté la compétition avec une certaine frustration et leur jeune latéral droit également.

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