Coupe du Monde : Le bilan des joueurs à suivre : ils ont performé

23/12/2022

Avant le lancement de la Coupe du Monde 2022, nous vous proposions une liste de joueurs à suivre. Nous en avions choisi un pour chaque nation et les avons suivi durant toute la compétition.Voici le bilan des joueurs qui ont été les plus performants et nous ont forcément séduits.

Enzo Fernandez (Argentine)

Poste : milieu axial

Âge : 21 ans

Club actuel : SL Benfica (Primeira Liga)

Le grand public français ne l’a pas découvert pour la meilleure des raisons le 5 octobre dernier. Enzo Fernandez s’était en effet essuyé les crampons sur Marco Verratti lors de la première confrontation entre son club de Benfica et le PSG en Champions League. Quelques instants auparavant il avait poussé à la faute Danilo Pereira pour l’égalisation portugaise après la somptueuse ouverture du score de Lionel Messi.

L'enfant de River Plate

Milieu de terrain axial doté d’une excellente technique, Enzo Fernandez a été formé à River Plate, où il a effectué sa première apparition en professionnel le 5 mars 2020 à l’occasion d’un match de Copa Libertadores contre Quito. Deux mois plus tard, il connait les joies de lapçternité à seulement 19 ans avec la naissance de sa fille, Olivia. Parti s’aguerrir en prêt à Defensa y Justicia en aout 2020, sous les ordres d’un certain Hernán Crespo, il y a soulevé son premier trophée en janvier 2021 en remportant la Copa Sudamericana face à Lanús. Après 32 apparitions prometteuses avec le club de Florencio Varela, il retourne à River Plate avec la ferme intention de s’y imposer.

Champion d'Argentine en 2021

Auteur de 20 matchs en Superliga, dont 15 comme titulaire, il se révèle comme un maillon fort des Millionarios et participe activement au titre de champion d’Argentine remporté par son équipe. Dans la foulée, en décembre 2021, il prolonge son contrat jusqu’en 2025. Quelques semaines auparavant, il a répondu à ses premières convocations en équipe nationale, sans toutefois obtenir sa première sélection. À un an de la Coupe du Monde, il est encore bien loin de pouvoir rêver à être du voyage. Son transfert au Benfica Lisbonne en juillet 2022 va changer la donne.

Départ en fanfare à Benfica

Ses débuts avec le club portugais sont parfaits. Enzo Fernandez marque lors de ses trois premiers matchs, lors des matchs aller et retour du troisième tour de qualification pour la Champions League face à Mydtjylland, mais aussi à l’occasion de la première journée de championnat contre Arouca ! Rapidement adopté par les supporters, il s’impose d’emblée comme titulaire au sein d’une équipe qui demeure toujours invaincue aujourd’hui. En septembre dernier, il honore sa première sélection face au Honduras en match amical, avant d’entrer en jeu quelque jours plus tard face à la Jamaïque. Ces deux petits bouts de matchs sont suffisants pour que Lionel Scaloni le convoque pour la Coupe du Monde 2022.

Une Coupe du Monde démarrée sur le banc

Enzo Fernandez démarre la compétition dans la peau d’un remplaçant. Il l’achèvera en soulevant la Coupe du Monde mais également trophée de meilleur jeune de la compétition ! Une histoire incroyable qui débute dans la difficulté d’un premier match perdu face à l’Arabie Saoudite. Alors que l’Albiceleste vient d’encaisser deux buts après avoir pourtant survolé la première période, Enzo Fernandez remplace Leandro Paredes juste avant l’heure de jeu. Il livre une honorable copie avec 83% de passes réussies et 67% de duels gagnés, mais il ne parvient pas à remettre l’Argentine sur les bons rails.

Buteur face au Mexique

Nouveau remplaçant face au Mexique lors du deuxième match, il va en revanche changer le cours d’un match encore bien mal embarqué pour son équipe. Son entrée en jeu à la 57e minute à la place de Guido Rodriguez initie une pris de contrôle de l’Argentine qui parvient enfin à mettre le pied sur le ballon. Un temps fort que Lionel Messi fructifie en ouvrant marque d’une frappe rageuse des 20 mètres. Son jeu avec ballon est précis (83% de passes réussies), son activité à la récupération est précieuse. Enzo Fernandez apporte à son équipe un équilibre qui saute aux yeux de tous. Mieux encore, il marque le deuxième but du match à la 87e minute, son tout premier en sélection, d'une belle frappe enroulée qui permet à l'Argentine de sécuriser sa victoire. C’est fort logiquement qu’il honore sa toue première titularisation lors du troisième match contre la Pologne.

Première titularisation contre la Pologne

Positionné en pointe basse d’un milieu à trois avec Rodrigo De Paul à sa droite et Alexis Mac Allister à sa gauche, Enzo Fernandez réalise un match quasi parfait et aimante quasiment tous les ballons dans le cœur du jeu. En 79 minutes, jusqu’à son remplacement par German Pezzella, il négocie 94 ballons, pour un impressionnant ratio de 91% de passes réussies (86/94) ! Avec 100% de duels gagnés et 100% de tacles réussis, il ajoute à sa performance un gros impact défensif. Mieux encore, il offre le second but argentin à son ancien coéquipier de River Plate, Julian Alvarez ! L’Argentine est qualifiée pour les 8es de finale malgré sa défaite initiale et Enzo Fernandez ne sortira plus Dun onze de départ jusqu’à la victoire finale.

Un "csc" sans conséquence contre l'Australie

Auteur d’une nouvelle prestation XXL contre l’Australie avec 92% de passes réussies, 63% de duels gagnés, 100% de tacles réussis et 9 ballons récupérés il connait cependant une petite mésaventure en marquant contre son camp à la 77e minute. Sur un centre d’Aziz Behich mal repoussé par Nicolas Otamendi, il tente de contrer la reprise de Craig Goodwin mais prend son propre gardien, Emiliano Martinez à contrepied. Il faudra un arrêt miraculeux de ce dernier pour éviter l’égalisation de Garang Kuol à la toute fin du temps additionnel et permettre à l’Argentine de se qualifier pour les quarts de finale.

Dominé par Weghorst sur l'égalisation néerlandaise

S’il connaît plus de déchets au sein d’un milieu renforcé contre les Pays-Bas (l’Argentine évolue en 3-5-2 ce jour-là), Enzo Fernandez continue de fluidifier le jeu argentin en convertissant 85% de ses passes (61/72). Egalement moins en réussite défensivement, il est impliqué sur l’égalisation des Pays-bas au bout du temps additionnel. Alors que Steven Berghuis surprend tout le monde en cherchant Wout Weghorst dans la surface argentine sur un coup-franc joué malicieusement, Enzo Fernandez n’empêche pas l’attaquant néerlandais de se retourner pour ajuster Emiliano Martinez.

Occasions et pénalty manqués

Probablement vexé d’être impliqué sur l’égalisation, le milieu argentin va tenter de se racheter durant la prolongation. Sa première tentative, un tir décoché des 30 mètres, est contrée par Weghorst à la 115e. Sa deuxième trouve le poteau d’Andries Noppert à la 120e pour la toute dernière occasion du match ! Et comme s’il était écrit qu’Enzo Fernandez ne marquerait pas dans ce quart de finale, il ne cadre pas son tir au but alors qu’il a l’occasion de donner la victoire à son équipe après deux ratés néerlandais ! Heureusement pour lui c’est Lautaro Martinez qui finit le travail et envoie l’Argentine en demi-finale.

L'ouverture lumineuse pour Alvarez contre la Croatie

Pour Enzo Fernandez, les choses sérieuses commencent réellement avec la perspective de croiser la route de d’un certain Luka Modric en demi-finale, mais aussi de ses lieutenants Marcelo Brozovic et Mateo Kovacic. Un sacré défi qu’il va relever comme un vieux briscard qu’il n’est pas. Cette fois-ci associé à Leandro Paredes dans l’axe gauche d’un milieu à 4, Enzo Fernandez se signale tout d’abord en obligeant Dominik Livakovic à s’interposer sur une belle frappe des 20 mètres à la 25e minute. Dans la foulée, il réalise une superbe ouverture pour lancer Julian Alvarez vers le but croate. L’attaquant de Manchester City va venir s’empaler sur Livakovic et obtenir un précieux penalty pour l’Argentine.

Dominateur face à Luka Modric !

Décisif offensivement, Enzo Fernandez l’est aussi défensivement, notamment quand il récupère un ballon dans les pieds des Luka Modric avant de percuter dans la camp croate, ou quand il commet des fautes « intelligentes » pour couper les attaques croates. À la 58e on le retrouve aux avant-postes pour jouer un « une-deux » avec Messi, dont la frappé bout portant est repoussée par Livakovic. Symbole de la confiance que lui accorde désormais Lionel Scaloni, il est le seul milieu de terrain argentin à ne pas être remplacé dans cette demi-finale largement remporté par l’Albiceleste. Et alors qu’il ne compte que 9 sélections, dont seulement 4 comme titulaire, le voici qualifié pour la finale de la Coupe du Monde !

Des Bleus mis sous l'éteignoir

Aligné au poste de milieu axial droit avec Alexis Mac Allister à ses côté, Enzo Fernandez, il va tout d’abord remplir sa mission défensive en empêchant les milieux français de s’exprimer durant toute la première période. Au terme de laquelle il reçoit un avertissement pour une obstruction sur Randal Kolo-Muani, entré en jeu quelques minutes auparavant. De part son activité, il coupe la relation entre Adrien Rabiot et Kylian Mbappé et fait déjouer la France qui est menée 2-0 jusqu’à la réduction du score de Mbappé sur pénalty à la 80e minute. En faisant entrer Kingsley Coman à 20 minutes de la fin, Didier Deschamps a fait en sorte de contourner lecteur du jeu argentin et de réduire l’influence du duo Fernandez/Mac Allister dans cette rencontre. Quand Mbappé égalise à la 81e, le match devient fou et c’est désormais l’Argentine qui commence à douter.

Meilleur jeune joueur de la Coupe du Monde

Cependant l’entrée de Leandro Paredes à la 102e minute permet à Enzo Fernandez de monter d’un petit cran sur le terrain à la récupération du ballon. À la 109e, il accompagne une offensive avec Lautaro Martinez et Lionel Messi. Ce dernier lui donne le ballon devant la surface et Lejeune milieu de terrain trouve parfaitement Martinez dans la surface française. Lloris repousse, Messi est à l’affût et marque le troisième but argentin. Celui-ci ne suffira pas, mais une fois de plus dans cette Coupe du Monde, Enzo Fernandez se montre décisif. Contrairement au quart de finale contre les Pays-Bas, il n’aura pas à l’être lors de la séance des tirs au but qui tournera en faveur de l’Argentine. En un mois de compétition, il sera passé de jeune premier à patron du milieu de l’Albiceleste, d’un premier match perdu en Coupe du Monde à une victoire finale accompagnée d’une distinction personnelle ! Une fulgurante ascension qui devrait faire de lui l’une des attractions des prochains mercatos, alors que les plus gros clubs européens sont désormais sur les rangs pour le recruter prix d’or. Phénoménal !

Aurélien Tchouaméni

Poste : milieu défensif

Âge : 22 ans

Club actuel : Real Madrid (Liga)

Le natif de Rouen était le joueur le plus connu et le plus côté de notre liste. Si nous l’avions retenu malgré le fait qu’il fasse désormais partie des meilleurs joueurs du monde à son poste de milieu défensif à seulemet 22 ans, c’est qu’il avait la lourde tâche de remplacer Paul Pogba et N’Golo Kanté dans un secteur de jeu qui avait fait la force de l’équipe de France en 2018. Un sacré défi pour sa deuxième grande compétition internationale après l’Euro 2020, mais aussi pas mal d’interrogations sur sa capacité à devenir un patron au milieu.

Baptême du feu réussi contre l'Australie

Si Aurélien Tchouaméni sort de deux saisons dantesques avec l’AS Monaco et s’il a réussi à s’imposer d’emblée comme titulaire au Real Madrid l’été dernier, ses dernières sorties en avec les Bleus avaient été moins fringantes et une grosse pression pesait sur lui au soir du premier match contre l’Australie. S’il a eu quelque fois un peu de mal à se situer dans un rôle de milieu axial gauche au sein du 4-2-3-1voulu par Didier Deschamps, il s’est montré dominant pour ses grands débuts en Coupe du Monde. Avant d’être remplacé par son ancien partenaire monégasque,Youssouf Fofana, à la 77e minute, Aurélien Tchouaméni a effectué 76 passes et en a réussi 73 (96%). Vainqueurs des 6 duels qu’il a disputé, sans commettre la moindre faute, il a récupéré 6 ballons et en a intercepté 3. S’il n’a pas semblé aussi fringant qu’à m’accoutume physiquement, il a néanmoins réussi son baptême du feu.

99% de passes réussies face au Danemark !

Face à des Danois qui avaient dominé deux fois la France en Lige des Nations ces derniers mois, le deuxième match s’annonçait beaucoup plus compliqué. Mais positionné cette fois ci en pointe basse d’un milieu à trois, avec Antoine Griezmann à sa droite et Adrien Rabiot à sa gauche, il a retrouvé ses repères et excellé ballon au pied dans cette partie en réussissant 99% de ses passes (66/67) ! À l’heure de jeu, c’est lui qui a parfaitement lancé Théo Hernandez dont la chevauchée et l’échange avec Kylian Mbappé ont débouché sur le premier but français. Même si la France a dû attendre la 86e minute pour faire la différence après l’égalisation danoise sur corner, elle s’est montrée rassurante dans le jeu et Aurélien Tchouaméni a fait preuve d’une belle syénite sur ce match qu’il a joué entièrement.

Seul joueur français titulaire pour tous les matchs

Preuve de la confiance que lui a accordé Didier Deschamps, mais aussi de son statut de joueur indispensable dans un milieu privé de ses deux tauliers, le Madrilène est le seul joueur de l’Équipe de France à avoir démarré tous les matchs dans cette Coupe du Monde 2022. Chargé d’encadrer les remplaçants lors du troisième match contre la Tunisie, il a tenté de tenir la baraque dans une partie très compliquée pour des Bleus déjà quasiment assuré de la première place avant le coup d’envoi. S’il a été l’un des seuls joueurs français a surnager durant une heure ou la France bafouillé son football, il a perdu 9 ballons, soit plus du double de ses pertes de balles sur les deux premiers matchs cumulés, et autant qu’il en a récupéré durant ce match ! Bien qu’il ait encore affiche un taux de passes réussies impressionnant (90/94), il s’est aussi montré moins à son aise dans les duels en n’en remportant que 1 sur 3.

Une grosse entame contre la Pologne

Malgré la défaite surprise face à la Tunisie, Aurélien Tchouaméni était logiquement titulaire en 8e de finale contre la Pologne, à nouveau place dans un schéma à trois milieux qui lui avait bien convenu contre le Danemark. À la 13e minute, c’est lui qui a réalisé le premier tir cadré du match, forçant Wojciech Szczesny à intervenir sur son côté droit. Dans la foulée, il a récupéré un ballon dans le camp polonais, permettant à Ousmane Dembélé d’aller à son tour inquiéter Szczesny. Très actif en début de partie, on l’a retrouvé à la 20e pour un centre qui aurait pu déboucher sur le premier but français après un cafouillage dans la surface polonaise. Moins en vue par la suite, il a été averti à la 32e pour semelle sur le Lensois, Przemyslaw Frankowski, ce qui a probablement provoqué son remplacement par Youssouf Fofana dès la 66e minute, juste après qu’il se soit signalé en décalant superbement Jules Koundé d’une louche, avant que celui-cinq trouve Giroud dont la reprise de l’extérieur a trouvé le petit filet.

Il montre la voie face aux Anglais

Aurélien Tchouaméni a tout de même affiché 89% de passes réussies dans ce match, et aussi remporté 75% de ses duels. Malgré 10 ballons perdus, sa domination dans le cœur du jeu a permis à la France d’avancer en toute sécurité dans ce 8e de finale remporté 3-1. Le challenge s’annonçait tout de même bien plus compliqué en quart de finale face à l’Angleterre. Pour cette rencontre, Didier Dechamps avait choisi d’utiliser le même système en 4-2-3-1 que lors du premier match contre l’Australie, mais en inversant les positions d’Adrien Rabiot, positionné en milieu axial gauche, et d’Aurélien Tchouaméni, positionné en milieu axial droit. Dès la 17e minute, ce dernier trompe Jordan Pickford d’une merveille de frappe croisée décochée entre les jambes de Jude Bellingham !

Piégé par Saka, mais à la hauteur de l'évènement

Très appliqué dans cette rencontre où il ne commet que deux fautes, Aurelien Tchouaméni se fait tout de même piéger par Saka, qu’il accroche dans la surface en début de seconde période, offrant à l’Angleterre un pénalty qui permet à Harry Kane d’égalisé à la 53e minute. La dernière demi-heure est un combat auquel le milieu de terrain français prend part avec une grande générosité même s’il est en difficulté face à Foden à la 60e, puis face à Maguire sur un coup de pied arrêté à la 70e. Pour les Bleus comme pour lui, il n’est pas question de lâcher, d’autant plus quand Olivier Giroud redonne l’avantage à la France à la 78e minute. Les Anglais poussent en vain en fin de rencontre, mais c’est la France qui valide son ticket pour le dernier carré. Malgré l’intensité de cette rencontre et la domination anglaise en seconde période, Aurélien Tchouaméni termine cette rencontre avec 90% de passes réussies, 65% de duels gagnés, 8 ballons récupérés et 5 perdus, des statistique à la hauteur d’un quart de finale de Coupe du Monde.

15 ballons récupérés face au Maroc

Après être passé au révélateur du milieu anglais, c’est donc face au milieu marocain qu’il fait face le mercredi 14 décembre. Les Bleus jouent dans le même système que face aux Anglais, mais Aurélien Tchouaméni retrouve Youssouf Fofana à ses côtés alors qu’Adrien Rabiot a dû déclarer forfait. Si le changement de système opéré par Walid Regragui modifie un peu la donne au milieu de terrain, le Maroc ayant abandonné son habituel 4-3-3 pour un 3-4-3, c’est surtout la rapide ouverture du score de Théo Hernandez dès la 5e minute qui conditionne un jeu attentiste des Français. Le ballon est laissé aux marocains qui afficheront un ratio de 60% de possession au terme de la rencontre. Le n°8 bleu s’évertue à défendre proprement, ne commettant aucune faute sur l’ensemble du match, mais parvenant à ratisser un grand nombre de ballons (15). S’il se montre moins précis dans ses passes (85% de réussite et 12 ballons perdus), il fait le job avec calme et détermination, comme le joueur expérimenté qu’il est en train de devenir.

22 ballons perdus contre l'Argentine

Le voici désormais titulaire en finale de Coupe du Monde face à une sélection argentine où Enzo Fernandez est son pendant. Le vainqueur de cette confrontation aura toutes les chances de décrocher le trophée du meilleur jeune. Malheureusement pour lui comme pour les Bleus, il ne va pas tourner à son avantage. Alors que la France est menée 1-0 à la 35e minute, il se fait piéger par une déviation de Lionel Messi dans le camp argentin et prend un temps de retard qu’il ne parviendra pas à combler. Le contre se déroule et il est aux premières loges pour voir Angel Di Maria tromper Hugo Lloris. La France est ballotée et Aurélien Tchouaméni avec elle. Dans cette finale affiche son plus mauvais ratio de passes réussies de toute la compétition (74%) et cumule 22 pertes de balles soit plus que sur les deux matchs contre l’Angleterre et le Maroc ! S’il parvient tout de même à remporter 60% de ses duels et à récupérer 11 ballons, il ne parvient pas à surnager dans lie marasme français des 80 premières minutes.

Piégé par Fernandez en prolongation

Durant la prolongation, il laisse Enzo Fernandez se projeter vers l’avant et délivrer que quasi passe décisive à Lautaro Martinez avant que Lionel Messi ne finisse le travail. Une nouvelle largesse qui permet à l’Argentine de passer devant une nouvelle fois, avant que Kylian Mpabbé ne parvienne à égaliser et que Randal Kolo-Muani se heurte à Emiliano Martinez à la dernière seconde d’un match entré dans la légende. Une légende qui retiendra qu’Aurélien Tchouaméni a manqué sa tentative lors de la séance des tirs au but… Un raté qui le hantera probablement longtemps, comme l’ensemble de cette finale globalement compliquée pour lui. Malgré tout Aurélien Tchouaméni a réussi sa Coupe du Monde. Une compétition durant laquelle il a dû devenir un leader plus vite que prévu, un statut qu’il a su assumer malgré cette cruelle issue. À seulement 22 ans, il n’est qu’au début de son histoire avec le top niveau.

Cody Gakpo

Poste : ailier gauche

Âge : 23 ans

Club actuel : PSV Eindhoven (Eredivisie)

À seulement 23 ans, cela fait déjà six saisons que Cody Gakpo évolue chez les professionnels du côté du PSV Eindhoven, principalement au poste d’ailier gauche. Il compte déjà 159 matchs en club, pour 55 buts marqués et 50 passes décisives réalisées ! Passé par toutes les sélections néerlandaises de jeunes, international A depuis juin 2021, il a réalisé un début de saison tonitruant avec son club, avec 24 matchs pour 13 buts et 17 passes décisives ! Nommé capitaine du PSV par Ruud van Nistelrooy, il semblait pouvoir s’imposer comme un maillon fort des Oranjes pour cette Coupe du Monde 2022, il n’en fallait pas plus pour qu’il intègre notre liste de joueurs à suivre.

Une position axiale inhabituelle

Restait à savoir quel rôle allait lui confier Louis van Gaal au sein de son collectif organisé en 3-4-1-2. Dans un système privilégiant l’utilisation de pistons pour animer les côtés, il semblait évident que Cody Gakpo allait devoir sortir de son schéma habituel pour se faire une place de titulaire. Ainsi, c’est dans une position axiale, en soutien d’un duo d’attaquants formé par Vincent Janssen et Steven Bergwijn qu’il a démarré le premier match face au Sénégal. Forcément en manque de repères à ce poste, il a eu beaucoup de déchets dans son jeu avec seulement 64% de passes réussies et 18 ballons perdus.

La tête de la délivrance

Malgré tout, dans une équipe quelque peu attentiste, il a été l’un des seuls néerlandais à apporter du danger dans le camp sénégalais. L’un des seuls également à amener de la profondeur, ce qui fut le cas sur le but qui a délivré son équipe à la 84e minute de ce premier match. Lancé dans la surface, il a devancé Édouard Mendy pour reprendre de la tête un excellent centre de Frenkie De Jong en faisant jouer son gabarit (1m89) et son timing. Un but importantissime pour son équipe, victorieuse 2-0 de ce premier match, qui a poussé Louis van Gaal a le positionner plus haut lors des trois matchs suivants.

Une frappe sublime contre l'Équateur

Aligné comme deuxième attaquant face à l’Équateur aux côtés de Steven Bergwijn, il s’est signalé en marquant l’unique but de son équipe d’une sublime frappe du gauche dès la 6e minute. Faisant preuve d’un sacré réalisme pour son unique tir dans cette partie, il a été moins à son avantage dans le jeu, à l’image de son équipe qui a concédé le match nul (1-1), avec encore un grand nombre de ballons perdus (16) et seulement 61% de passes réussies.

Trois buts en trois matchs !

Reconduit au poste de deuxième attaquant lors du troisième match de la phase de groupes face au Qatar, cette fois-ci en duo avec Memphis Depay, Cody Gakpo s’est de nouveau illustré en ouvrant le score. À la conclusion d’un bon mouvement collectif, c’est du pied droit qu’il a trompé Barsham à la 27e minute, marquant ainsi son troisième but en autant de matchs dans cette Coupe du Monde ! Toujours moins en vue dans le jeu (11 ballons perdus), il a gagné 100% des duels qu’il a disputés dans cette rencontre qui lui a tout de même permis de confirmer son statut de révélation de la phase de groupes.

Peu en vue contre les États-Unis

De nouveau aligné avec Depay en attaque lors du 8e de finale face aux États-Unis, Cody Gakpo n’a cette fois-ci pas trouvé le chemin des filets, mais il a été impliqué dans l’ouverture du score de son équipe en lançant Denzel Dumfries sur la droite, avant que ce dernier ne trouve Memphis Depay dans la surface américaine (10e). Peu en vue offensivement par la suite avec un seul tir tenté et non cadré, et encore 11 ballons perdus, c’est défensivement qu’il s’est signalé en repoussant une tentative américaine sur sa ligne, à la 49e minute.

27 ballons ballons perdus contre l'Argentine

Repositionné en soutien des deux attaquants face à l’Argentine en quart de finale, avant de monter d’un cran au coeur de la seconde période quand son équipe était mené au score. Cody Gakpo s’est démené sans grande réussite avant d’être remplacé par Noa Lang durant la prolongation. Semblant parfois un peu perdu dans l’axe, comme face au Sénégal lors du premier match, il s’est montré très brouillon avec 27 ballons perdus et très peu efficace avec aucun tir tenté, aucun dribble réussi sur 5 tentatives et seulement 2 centres réussis sur 11. Sa prestation face à l’Argentine aura probablement été la moins convaincante d’une Coupe du Monde que l’on peut tout de même juger réussie.

Initiatives et verticalité

Jamais utilisé au poste où il brille en club, Cody Gakpo a montré certaines limites dans le jeu, faisant preuve d’imprécisions rédhibitoires au plus haut niveau. Cependant, ses qualités techniques et son élégance ballon au pied sont évidentes, ses prises d'initiatives et sa verticalité sont intéressantes, et son sens du but de plus en plus aiguisé. Cody Gakpo n’a tiré que 5 fois au but en 5 matchs dans cette Coupe du Monde, mais a marqué 3 fois !

Un système plus favorable pour qu'il brille ?

Si à l’image de son équipe il nous a un peu laissé sur notre faim, il en est désormais un élément incontournable, avec 8 titularisations d’affilée, et il ne serait pas étonnant qu’à l’avenir un système plus favorable à son profil soit mis afin qu’il puisse exprimer toutes ses qualités. Car son talent est évident et son probable transfert au sein d’une grande écurie européenne ces prochains mois pourrait lui permettre d’asseoir un peu plus son nouveau statut.

Saud Abdulhamid

Poste : latéral droit

Âge : 23 ans

Club actuel : Al-Hilal Riyad (Saudi League)

C’est à l’occasion des Jeux Olympiques de Tokyo en juillet 2021 que nous avions pu découvrir Saud Abdulhamid. Placée dans un groupe très relevé avec l’Allemagne, le Brésil et la Côte d’Ivoire, l’Arabie Saoudite avait montré un visage très intéressants malgré trois défaites concédées (1-2 contre la Côte d’Ivoire, 2-3 contre l’Allemagne et 1-3 contre le Brésil, ndlr). Consistant sur le côté droit d’une défense saoudienne à 5, le natif de Jeddah s'était montré très actif sur con côté, à la fois consistant défensivement et disponible offensivement. Auteur d’une passe décisive contre l’Allemagne, Saud Abdudlhamid avait fait forte impression.

Fautif sur Lautaro Martinez

Passé en janvier 2022 du club de sa ville natale, Al-Ittihad, au club de la capitale saoudienne, Al-Hilal, le joueur âgé de 23 ans a continué sa montée en puissance. International A depuis 2019, c’est en titulaire indiscutable du côté droit de la défense à 4 mise en place par Hervé Renard que Saud Abdulhamid débutait sa première Coupe du Monde au Qatar. Une entame d’abord compliquée puisqu’il a provoqué le pénalty transformé par Lionel Messi, dès la 10e minute du premier match contre l’Argentine, après avoir accroché Lautaro Martinez dans la surface sur un coup-franc excentré.

Une grande solidité défensive contre l'Argentine

Malgré les difficultés pour contenir les attaques argentines en première période, le défenseur saoudien est resté dans son match et a très bien contenu son vis-à-vis, Papu Gomez. Juste avant la pause, il s’est même complètement racheté de son erreur en résistant à une percée de Lionel Messi. En totale confiance par la suite, il n’a quasiment plus été pris en défaut et a été l’un des acteurs majeurs de l’exploit saoudien dans ce premier match. Malgré 12 ballons perdus, il a affiché un taux de passes réussies honorable (83%) et surtout une grande solidité défensive avec 100% de tacles réussis. Seul point négatif de sa deuxième période, un avertissement reçu après une intervention trop rugueuse sur Enzo Fernandez.

Confirmation contre la Pologne

Malgré la défaite face à la Pologne lors du deuxième match (0-2), Saud Abdulhamid a confirmé le très bon niveau affiché contre l’Argentine. En témoigne cette superbe intervention sur Robert Lewandoski à la 18e minute. Non content d’empêcher l’attaquant du Barça de créer le danger devant le but de Mohammed Al-Owais, il a même réussi à éviter le corner. Comme sur le premier match, ses stats personnelles ont été plutôt avantageuses face aux Polonais avec 88% de passes réussies (46/62), 86% de duels gagnés (6/7),100% de dribbles réussis (2/2) et 6 ballons récupérés.

Placé au milieu contre le Mexique

La totale confiance d’Hervé Renard envers son jeune joueur l’a poussé à l’aligner au milieu de terrain lors du troisième match décisif face au Mexique, en l’absence d’Abdulelah Al-Malki suspendu, comme il l’avait déjà face durant la Coupe Arabe en décembre 2021. C’est donc associé à Ali Al-Hassan dans le cœur du jeu que Saud Abdulhamid a disputé cette dernière rencontre qui n’a pas tourné en faveur des Saoudiens malgré une première période à nouveau très solide. Moins à l’aise dans ce rôle de récupérateur malgré une activité défensive toujours aussi importante, il a éprouvé bien des difficultés à ressortir proprement le ballon, ne réussissant que 35% de ses passes dans cette rencontre (6/17) et perdant 18 ballons.

Et pourquoi pas une expérience en Europe ?

Cette performance moins convaincante à un poste inhabituel n’est tout de même pas venu entacher la belle Coupe du Monde réalisée par Saud Abdulhamid, qui a été l’une des locomotives de son équipe, même si l’exploit face à l’Argentine n’a pas connu de suite. Dans notre liste de 32 joueurs à suivre, il figure parmi les très bonnes satisfactions de la compétition. Si aucun des joueurs saoudiens ayant disputé cette Coupe du Monde n’évolue hors du pays, il fait certainement partie de ceux que nous aimerions voir évoluer en Europe tant son potentiel est intéressant.

Piero Hincapie

Poste : défenseur central

Âge : 20 ans

Club actuel : Bayer Leverkusen (Bundesliga)

Devenu international équatorien depuis juin 2021, juste avant son arrivée au Bayer Leverkusen, Piero Hincapié arrivait lancé pour son premier rendez-vous mondial. A seulement 20 ans, le natif d’Esmeraldas s’est imposé ces derniers mois comme l’un des défenseurs centraux les plus prometteurs de la génération 2002. Avec plus de 20 sélections et 51 apparitions avec le Bayer en seulement un an et demi, sa présence dans notre liste de 30 joueurs à suivre était une évidence.

Facile face au Qatar,Solide face aux Pays-Bas

Impérial dans un rôle de central gauche au sein d’une défense à 4 lors du premier match face à de bien faibles qatariens (97% de passes réussies), il a tout de même été surpris par le bel appel en profondeur de Muntari qui aurait pu réduire la marque en fin de rencontre. Tout aussi à l’aise au sein d’une défense à 5 face aux Pays-Bas, il a logiquement connu plus de déchets dans ses relances dans une rencontre plus difficiles pour son équipe, mais il s’est signalé par sa grande solidité (64% de duels gagnés, soit 7/11) et sa sérénité au sein d’une défense qui a été à la hauteur de l’évènement.

Pénalty concédé contre le Sénégal

Acteur majeur du bon départ de sa sélection après deux journées, il a été malheureux en provoquant le penalty qui a conduit à l’ouverture du score sénégalaise dans le troisième match. Une intervention non maîtrisée qui a contribué à l’élimination de son équipe et restera comme le point noir d’une Coupe du Monde pourtant réussie sur le plan personnel.

Des relances qui cassent les lignes

Car à nouveau positionné sur l’axe gauche d’une défense à 4, Piero Hincapié à montré de belles choses dans ce troisième match. Ses prises d’initiatives quand son équipe était menée au score ont été intéressantes. On retiendra quelques montées incisives ballon au pied, mais surtout la recherche de verticalité dans ses relances pour tenter de casser les lignes adverses.

Un avenir doré

Au regard du niveau affiché durant cette compétition, il semble évident que l’on entendra encore parler du jeune défenseur équatorien ces prochains mois, et très probable également qu’un top club européen se positionne pour lui permettre de passer un nouveau cap.

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