Walid Bouchenafa : "Être les pionniers sur le marché africain"

21/4/2022

Fondateur de BB Sport Consulting et formateur chez Learn Lead, Walid Bouchenafa évoque le partenariat avec FRFP, qui va permettre de développer le scouting et l'analyse vidéo en Afrique, avec l'Algérie et le Maghreb comme points de départ.

Walid, pouvez-vous vous présenter et parler des synergies avec FRFP qui vous conduisent à collaborer ensemble ?

J'ai travaillé comme journaliste, directeur sportif, puis je me suis réorienté en tant qu'agent (BB Sport Consulting) avec une attention particulière pour le scouting. J'ai constaté que certains clubs d'Algérie avaient de gros problèmes pour se mettre à niveau dans ce domaine-là. Comme je connaissais très bien Souleyamane (Camara) et Rachid (Khlifi), on s'est mis d'accord pour essayer d'implanter FRFP et les formations que l'organisme propose sur l'Afrique du Nord en premier lieu. Notre idée, c'est de conquérir et être les pionniers sur le marché africain.

L'Algérie, territoire que vous connaissez sur le bout des doigts, va-elle servir de laboratoire ?

On veut étendre les formations à toute l'Afrique du Nord. La première étape, c'est l'Algérie où on veut développer ce métier de scout auprès des passionnés et professionnels du football. Dans un premier temps, on va leur faire découvrir ce milieu puis les former à ce qui se fait dans le haut niveau.

Il y a de vrais manques en termes de scouting au Maghreb et plus largement en Afrique du Nord ?

Oui, un manque de formation mais je peux aller encore plus loin dans l'analyse. Le métier de scout n'existe quasiment pas, ce sont les entraîneurs qui s'occupent directement sur place du recrutement. Les clubs n'ont pas de réelle structure pour gérer cette partie. Par exemple, ils n'ont pas de base de données pour repérer et éventuellement recruter des joueurs à bon potentiel en Afrique subsaharienne.

"L'idée est de proposer prochainement une première initiation sur le marché algérien."

Les clubs sont-ils désireux de se structurer en ce sens ?

Oui. Par exemple, c'était la même chose pour les préparateurs physiques et les analystes vidéos. Il y a dix ou même vingt ans de ça, les gens ne voyaient pas leur nécessité. Maintenant, tous les clubs en Afrique du Nord et au Maghreb en possèdent. Je pense que le fait de proposer cette formation va amener les responsables du football maghrébin et les clubs à réfléchir sur ce métier. Il va indéniablement leur apporter un plus et les aider à déceler les joueurs puis à les recruter.

Formés à Paradou, les joueurs de Nice, Youcef Atal et Hichem Boudaoui, symbolisent le vivier de talents algériens qui peut être développer grâce à une approche professionnalisée du scouting.

De quelle manière vont se mettre en place les formations ?

On est en train de travailler avec notre équipe en Algérie et FRFP pour voir comment on peut développer tout ça. L'idée est de proposer prochainement une première initiation sur le marché algérien. Elle sera le point de départ de formations qui se feront par la suite dans des pays comme la Tunisie, le Maroc, l'Egypte ou même la Libye.

"En France, des clubs de Ligue 1, Ligue 2 et même de National s'intéressent beaucoup au marché algérien."

L'objectif est donc de former les futurs scouts "locaux" ?

C'est le premier objectif. Le deuxième, c'est de les former pour qu'ils soient également opérationnels dans des clubs européens actifs sur le marché maghrébin. Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est que le taux de réussite du joueur maghrébin en Europe est le plus élevé. Un joueur maghrébin qui part en Europe y reste et passe vite le cap. Après, il y a la problématique avec les marchés du Golfe où les stars maghrébines sont très prisées. Cela amène de la concurrence.

Quelles sont les pépites du championnat algérien dont on pourrait entendre bientôt parler ?

Les deux clubs qui ont une politique de formation et de détection de talents en Algérie sont le CRB et le Paradou. Ce dernier a notamment formé Hichem Boudaoui et Youcef Atal qui jouent à Nice. Le CRB (Chabab Riadhi Belouizdad) mène également une politique sportive tournée vers les jeunes et plusieurs d'entre eux dotés d'un gros potentiel commencent à sortir. Je ne peux pas donner les noms mais je peux dire que beaucoup sont d'ores et déjà sur les tablettes de clubs européens. En France, des clubs de Ligue 1, Ligue 2 et même de National s'intéressent beaucoup au marché algérien par rapport au taux d'adaptation et à la valeur des joueurs. Un joueur algérien qui réalise une grosse saison en France, il est par exemple très bankable dans le Golfe. Les ventes permettent de réaliser de grosses plus-values.

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